Introduction
En janvier 2025, le Règlement sur la résilience opérationnelle numérique (DORA) entre en application dans toute l’Union européenne. Cette initiative vise à renforcer la capacité des institutions financières et de leurs prestataires à résister aux perturbations informatiques majeures. Mais bien au-delà d’une simple obligation réglementaire, le DORA impose un véritable changement de culture. Il ne suffit plus de cocher des cases pour être conforme, il faut désormais démontrer une résilience numérique active, anticipée et testée. Comprendre le DORA, c’est donc entrer dans une nouvelle logique : celle d’anticiper plutôt que subir.
Qu’est-ce que le DORA ?
1. Une réglementation européenne structurante
Adopté en 2022, le DORA (Digital Operational Resilience Act) est un règlement européen visant à harmoniser les exigences en matière de résilience numérique dans le secteur financier. Il concerne aussi bien les banques que les assurances, les sociétés de gestion, les fintechs et les ICT third-party providers (y compris les fournisseurs Cloud).
2. Objectif : garantir la continuité du service
Le DORA répond à une réalité de plus en plus critique : les incidents cyber ne sont pas une éventualité, mais une certitude. Dans ce contexte, les autorités veulent s’assurer que les acteurs financiers restent opérationnels, même en pleine crise IT. Il fixe donc des exigences claires en matière de prévention, de gestion et de récupération des incidents numériques majeurs.
Une nouvelle culture de résilience numérique
3. Identifier les risques critiques
Premier pilier du DORA : la cartographie des risques IT. Les institutions doivent identifier les actifs critiques, les scénarios de défaillance possibles, et évaluer leur niveau d’exposition. Cette analyse de risque doit être révisée régulièrement et documentée de manière exhaustive.
4. Concevoir un PRA réellement opérationnel
Le DORA impose la mise en œuvre d’un Plan de Reprise d’Activité (PRA) et d’un Plan de Continuité d’Activité (PCA) efficaces. Cela implique non seulement de rédiger un document, mais aussi de garantir que les équipes savent comment réagir en cas de crise, selon des procédures claires, testées et à jour.
5. Tester, tester, tester
L’un des apports majeurs du DORA est l’exigence de tests réguliers. Ces scénarios de crise simulés (tabletop exercises, red teaming, etc.) doivent impliquer l’ensemble des parties prenantes, y compris les prestataires-clés. Le but ? Révéler les points faibles des dispositifs, bien avant qu’un incident ne survienne.
6. Piloter la chaîne de sous-traitants IT
Les exigences du DORA s’étendent à toute la chaîne de valeur technologique. Les fournisseurs Cloud, par exemple, doivent être intégrés dans la stratégie de résilience. Cela suppose de cartographier et d’évaluer les dépendances critiques, mais aussi de formaliser les engagements en matière de sécurité et de continuité via des clauses contractuelles robustes.
7. Organiser la traçabilité et la réponse aux incidents
En cas d’incident, le DORA exige une communication structurée et traçable. Il impose également de notifier rapidement les autorités compétentes. Cela suppose de mettre en place des procédures d’escalade, de journalisation et d’analyse post-incident, avec un objectif : apprendre pour mieux prévenir.
Une opportunité stratégique, au-delà de la conformité
8. Un levier de confiance et de compétitivité
Appliquer le DORA ne doit pas être perçu comme une charge, mais comme un investissement. En garantissant votre résilience opérationnelle, vous renforcez la confiance de vos clients, de vos partenaires et des régulateurs. À terme, cela peut devenir un avantage concurrentiel réel sur un marché de plus en plus exigeant.
9. De la conformité à la culture de résilience
Chez MindTech, nous considérons que comprendre le DORA revient à adopter une nouvelle posture : passer de la gestion de conformité à la culture de résilience. Cette transformation implique les équipes techniques, mais aussi la direction, les métiers et les partenaires externes. C’est un projet transversal, qui structure durablement l’organisation.
Pour aller plus loin sur la gouvernance IT et la cybersécurité, consultez aussi notre article sur les piliers d’une gouvernance IT sécurisée.
FAQ
10. Qui est concerné par le DORA ?
Toutes les entités financières opérant au sein de l’UE sont concernées : banques, assurances, sociétés de gestion, fintechs, ainsi que leurs sous-traitants technologiques (Cloud, SaaS, etc.).
11. Que risque-t-on en cas de non-conformité ?
Des sanctions financières peuvent être imposées par les autorités nationales de supervision, mais aussi des restrictions d’activité ou des obligations de remédiation sous contrainte.
12. Le DORA remplace-t-il les autres normes de sécurité ?
Non, le DORA complète les autres réglementations existantes comme le RGPD ou la directive NIS2. Il crée un socle harmonisé pour la résilience numérique dans le secteur financier.
13. Combien de temps faut-il pour être prêt ?
Tout dépend du niveau de maturité initial. Les démarches peuvent prendre plusieurs mois, voire un an. C’est pourquoi il est crucial de commencer dès maintenant à comprendre le DORA et à structurer son plan d’action.
À retenir
Le DORA entre en application en janvier 2025 et impose une approche proactive de la résilience numérique. Il ne s’agit pas simplement de se conformer mais bien de démontrer une capacité à anticiper, réagir et apprendre face aux incidents numériques. Ce règlement transforme durablement la gestion des risques IT dans les services financiers, avec une ambition claire : faire de la résilience une compétence stratégique. Face à cette exigence, mieux vaut anticiper plutôt que subir.
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