Introduction
Adopté par l’Union européenne, le règlement DORA (Digital Operational Resilience Act) fixe un cap ambitieux pour renforcer la résilience opérationnelle numérique des entreprises du secteur financier. À l’ère de la transformation digitale, garantir la continuité des opérations face aux cybermenaces devient indispensable. Ce texte s’impose comme une réponse stratégique, visant à encadrer la gestion des risques, le suivi des actifs numériques, la sécurisation physique des infrastructures et la maîtrise de la chaîne logistique. Avec une mise en application prévue au 18 octobre 2024, les entreprises ont jusqu’au 17 octobre pour se mettre en conformité.
Obligations clés de DORA
1. Gestion des risques liés aux TIC
La première exigence de DORA repose sur une gouvernance robuste des risques relatifs aux technologies de l’information et de la communication (TIC). Chaque entité financière doit identifier et évaluer ses risques opérationnels numériques, mettre en place des contrôles adéquats et assurer une surveillance continue. L’objectif est de détecter rapidement les vulnérabilités et d’éviter toute interruption des services critiques.
2. Cartographie et inventaire numérique
DORA impose la tenue d’un inventaire exhaustif des systèmes, outils et données numériques utilisés. Cette cartographie détaillée permet une meilleure vision des interdépendances technologiques au sein d’un organisme. Elle est essentielle pour une gestion efficace des incidents et pour garantir la traçabilité des flux numériques en cas de défaillance.
3. Sécurité physique des actifs critiques
Le règlement ne se limite pas au numérique : il impose également des mesures physiques de protection. Cela inclut la sécurisation des centres de données, des serveurs et de tous les équipements actifs. DORA souligne l’importance de l’accès restreint aux infrastructures sensibles et de la surveillance proactive des installations physiques.
4. Maîtrise de la chaîne logistique numérique
DORA oblige les entreprises à mieux gérer leurs fournisseurs de services TIC, en particulier les prestataires en cloud computing. Des mécanismes contractuels clairs doivent être mis en place pour s’assurer que les prestataires respectent également les exigences de résilience et de sécurité. Cette obligation s’étend aux évaluations de risques régulières et à l’élaboration de plans de secours en cas de défaillances tierces.
Processus d’incident reporting
5. Détecter et signaler sous 24 heures
Un pilier essentiel de DORA est l’obligation de reporting des incidents majeurs dans un délai de 24 heures. Cette exigence impose une réactivité sans faille et une capacité à détecter immédiatement les incidents critiques. Cela implique une organisation rigoureuse, dotée d’outils de surveillance automatisés et d’équipes de réponse prêtes à agir rapidement.
6. Mettre en place une procédure efficace
Pour être conforme, chaque structure doit définir un protocole de déclaration d’incident clair : alerte en interne, documentation des faits, analyse d’impact, puis transmission aux autorités compétentes via le canal spécifié. Des templates normalisés, des simulations régulières et une plateforme de gestion centralisée sont fortement recommandés.
Étapes de conformité à DORA
7. Transposition et calendrier
DORA étant un règlement européen, il est directement applicable sans nécessité de transposition nationale. Toutefois, les États membres doivent adapter certains dispositifs administratifs pour permettre une application harmonieuse. Le règlement entre en vigueur officiellement le 18 octobre 2024, ce qui fait du 17 octobre la date butoir pour se mettre en conformité.
8. Actions prioritaires pour les entreprises
- Évaluer son exposition aux risques TIC
- Mettre à jour l’inventaire des ressources numériques
- Formaliser les plans de continuité et de test
- Auditer ses prestataires critiques
- Former les équipes aux procédures d’incident reporting
Pour un guide pratique de mise en conformité, consultez notre guide de conformité DORA pour les entreprises.
FAQ – Questions fréquentes sur DORA
Qu’est-ce que le règlement DORA ?
DORA est un règlement européen visant à renforcer la résilience opérationnelle numérique du secteur financier face aux risques liés aux technologies.
Qui est concerné par DORA ?
Les entités financières comme les banques, sociétés d’assurance, gestionnaires d’actifs, mais aussi leurs prestataires de services TIC.
Quelle est la date limite de mise en conformité DORA ?
Les entreprises doivent être pleinement conformes à DORA avant le 17 octobre 2024. L’application commence le 18 octobre 2024.
Que faire en cas d’incident critique ?
Un processus d’alerte et de reporting doit être activé sous 24 heures pour notifier l’incident aux autorités compétentes avec toutes les informations requises.
Comment gérer mes fournisseurs selon DORA ?
Établissez des contrats clairs, auditez régulièrement vos prestataires TIC et assurez-vous qu’ils respectent eux aussi les normes de sécurité imposées par DORA.
À retenir
Le règlement DORA est une avancée majeure pour structurer la résilience opérationnelle numérique des acteurs financiers. En imposant une meilleure gestion des risques, une cartographie rigoureuse des actifs numériques, des mesures de sécurité physique et un contrôle renforcé des prestataires, DORA fixe un nouveau standard. L’obligation de reporting d’incidents en moins de 24 heures symbolise l’exigence de réactivité attendue. À moins d’un an de la date limite de conformité, les entreprises doivent dès à présent structurer leur démarche pour se mettre en règle. La résilience numérique ne se décrète pas, elle s’anticipe.
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